Pour une école en art

Keith Haring est un artiste américain, figure majeure des années 80.

A 18 ans, il commence des études de graphisme à Pittsburg, puis il rentre dans l'école des Arts Visuels de New York afin de devenir artiste.

A New-York, il découvre une culture alternative qui sort des musées et des galeries pour conquérir la rue, la ville, la vie donc. Haring aura toujours comme fer de lance une volonté de démocratisation de la culture, à l'instar de Warhol, ou Lichtenstein. En cela, on peut dire qu’il s’inscrit dans le courant duPop’art. D’ailleurs, en 1986, il ouvre son « Pop’Shop », boutique où il vend en direct son art (sur des affiches, des T-shirts, etc.), morceaux choisis d’un art qui n’est pas moins noble que celui exposé dans les musées, puisqu’un artiste les a crées.

Ses premiers dessins se font à la craie blanche sur des panneaux publicitaires du métro. Comme de véritables performances, il court, repère un espace vide, le recouvre de papier craft et dessine dessus rapidement : ce sont des « Happening ». Il travaille le jour comme la nuit. 
Les peintures et dessins de Keith Haring sont immédiatement reconnaissables : il peint des formes synthétiques de couleurs vives, qu'il souligne par un trait noir. Son travail est vivant et énergique, avec beaucoup de répétitions de motifs. Des hommes, des enfants, des animaux, des TV et des soucoupes volantes, qui font référence à la société contemporaine s’additionnent de symboles plus lointainset symboliques comme des couronnes, des crucifix ou des pyramides. Il aborde les thèmes de la mort, de la sexualité et de la religion en proposant sa propre mythologie décalée, mais toujours compréhensible par tous, selon son propre désir. 
Découvrant dans la fin des années 1980 qu’il est atteint du sida, il travaille d’autant plus, pour soutenir les recherches contre cette maladie. Il s’éteint à l’âge de 31 ans, en 1990.

Quelques œuvres :

 Keith Haring, Untitled, 1981

 Keith Haring, Untitled, dit « La danse multicolore »

Keith Haring, Boxers, 1988

Intérêts pédagogiques : 

Chez Keith Haring, les représentations du corps et des mouvements sont importantes mais aussi vraiment simples. Il dessine des silhouettes qui peuvent constituer une base de travail très accessible, même pour le cycle 1.

Faire « à la manière » de Keith Haring c’est permettre à l’enfant de peindre mais aussi de s’exprimer à travers son corps et autour de lui.

On peut travailler sur le schéma corporel, en grandeur nature et en format réduit, observer les mouvements et les déformations des corps, chercher à reproduire les positions de ses personnages (quand c’est possible !), etc.

Comme il utilise des couleurs vives qui ne se confondent pas, on peut aussi travailler autour de la couleur (primaire, secondaire, …) et essayer des mélanges.

Dans certaines de ses œuvres, il reproduit le même motif en changeant de couleur, ou en donnant une forme générale à un ensemble de dessins identiques, …, autant de pistes de travail à approfondir en classe.

Il est facile de faire un lien entre une activité artistique inspirée de Keith Haring et des exercices de motricité.

Type d’activités :

Autour de « La danse multicolore » : chercher à reproduire les positions des personnages en motricité, prendre conscience physiquement du schéma corporel, puis réaliser des silhouettes grandeur nature de chaque enfant, en nommant les différentes parties du corps. A partir de la moyenne section, on peut leur faire faire ces silhouettes 2 par 2.

Travailler sur les lignes et les contours : en remplissant une forme colorée de plein de petits motifs d’une autre couleur (dans ce cas, on pourra associer des couleurs complémentaires par exemple).

Jackson Pollock (1912-1956) est un artiste américain qui saurait être en quelque sorte l'âme forte et tourmentée du courant Expressionnisme abstrait. Ce dernier s'éveille dans l'ombre de la Seconde Guerre mondiale : il s'agit de transposer ses réflexions et ses émotions à travers des formes abstraites et des couleurs très diversifiées sur une toile. L'artiste pose sa toile aux mesures immenses sur le sol et se l'incorpore en parcourant l'entièreté de son espace. Il se déplace, possède sa toile.

C'est comme si Jackson Pollock proposait une écriture automatique de ses émotions sur d'immenses toiles. C'est comme s'il propulsait hors de lui un génie incontrôlable que seule l'abstraction était susceptible d'épouser. Mais, si la spontanéité est la clé de voûte, il ne faut pas oublier que tout est étudié : la courbe de la peinture, la puissance du mouvement, la douceur ou la violence de la couleur. Son pinceau ne touche jamais ou très peu la toile.

Faire des toiles façon Jackson Pollock, c'est se laisser aller à la faveur d'une écriture de l'abstraction.

 Quelques œuvres :

 Jackson Pollock, Number 11, 1952

Jackson Pollock, Number 1, 1950

Jackson Pollock, Number 8, 1949

Intérêt pédagogique : MS/GS

Ce courant artistique propose un art abstrait qui ne nécessite donc pas la réalisation d'un travail figuratif pour l'élève. Sensibiliser les enfants de maternelle à l'art abstrait c'est leur permettre d'approcher la notion d'art tout en s'amusant : c'est faire de l'art presque sans s'en rendre compte !

Tout comme Jackson Pollock, il s'agit de travailler sur de grands espaces(on dépassera le format A4 vers un format raisin)//(il pouvait travailler sur des toiles qui faisaient 200*500) accessibles à l'enfant. Ainsi, lorsqu'il devra suivre la consigne, à savoir par exemple, peindre tout l'espace en projetant de la peinture depuis son pinceau, il devra s'approprier toute la toile, tourner autour, jouer avec les couleurs.

Finalement, c'est lui permettre de s'exprimer, selon son humeur, de dévoiler un peu de sa personnalité au sein de ce travail et de s'approprier l'espace.

Type d'activités

Proposer aux élèves de peindre des toiles format raison. Auparavant, l'enfant aura choisi quelles couleurs il souhaite mettre sur sa toile et laisser place à sa créativité.

Proposer aux élèves de créer une toile commune par petits groupes de 3 ou de 4 où ils devront s'entendre sur les couleurs, sur la manière de peindre : c'est surmonter une situation problème.

 A l'attention des enseignants :

L'Arte Povera signifie « art pauvre » en italien. C'est un courant artistique qui prône un retour à l'essentiel et porte une réflexion sur la relation entre la nature et la culture. Dans les années 60 la reconstruction industrielle se développe et engendre le « miracle économique »: le pays rentre alors dans une véritable modernisation.

L'Arte Povera débute donc dans cet élan de la modernité, cette course à la consommation et au développement technologique. En choisissant de revendiquer un art « pauvre », il s'inscrit à l'opposé de ce modernisme, à contre-courant d'un art qui chercherait à intégrer « les valeurs de la croissance industrielle ». De ce fait, l'Arte Povera saurait défier cette société de la consommation. Les artistes vont utiliser des matières telles que le bois, le fer, la terre etc...

C'est un art qui se veut nomade, presque insaisissable et rebelle.

Les artistes du courant : Giovanni Anselmo, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto et Gilberto Zorio ; sans oublier le critique d’art qui a formulé et diffusé la ligne théorique d’Arte Povera, Germano Celant.

Un des artistes emblématiques de ce courant est Giuseppe Penone qui propose un art en suspension, une réflexion entre la nature et l'homme, entre la matière et le corps : c'est comme si l'artiste se laissait guide par son matériau :

Quelques œuvres :

Giuseppe Penone, Elévation, 2001

Giuseppe Penone, Souffle 6, 1978

Giuseppe Penone, Peau de feuille, 2000

Intérêt pédagogique : Cycle 2/3

Travailler sur l'Arte Povera c'est montrer aux enfants que l'art ce n'est pas seulement de la peinture. L'art c'est aussi ce qui est de l'ordre du statuaire, du mobile, du stabile. Aussi, l'art ce n'est pas qu'utiliser des pinceaux, des feutres mais aussi ses mains, son corps ; ce n'est pas uniquement utiliser un support papier ou une toile mais aussi les éléments naturels qui nous entourent. L'Arte Povera ouvre de nouvelles perspectives aux enfants : l'art est partout, dans les musées, la rue mais aussi la nature, à portée de main.

C'est sensibiliser l'enfant à de nouvelles matières, lui proposer une nouvelle approche. Mais, c'est aussi faire un lien avec les sciences de la vie et de la terre. Ex : l'arbre dans la nature, comment pousse-il, quel âge-t-il quand on le coupe, à quoi peut-il servir ? Seulement à faire un feu de cheminée ? C'est susciter des questionnements chez l'enfant.

Décider de travailler à travers ce courant c'est donner la possibilité aux enfants d'aller en forêt dans le cadre scolaire pour récupérer des branches, des cailloux, des feuilles, des pommes de pin. C'est lui donner la possibilité de « récupérer » chez lui, dans son jardin, des bouts de nature qui deviendront une œuvre d'art au travers de sa sensibilité.

C'est leur montrer que certaines choses peuvent se réutiliser, qu'il ne faut pas tout jeter, que cela peut se transformer.

Type d'activités :

Aller en forêt avec l'école pour ramasser des petites branches/ pommes de pin pour créer des petits mobiles ou des presse-papiers qu'ils offriront à leurs parents.

 Proposer aux élèves de créer des petits statues en argile où ils mettraient l'emprunte de leur visage, de leur bouche à l'image de Penone.

Source :

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-penone/penone.html

www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user.../arbres-Penone.pdf

Le cubisme est un mouvement avant-gardiste du 20^ème siècle qui traite des volumes en deux dimensions de manière totalement nouvelle et dans le but de se détacher de la simple description et reproduction du réel. Les premiers cubistes s’inspirent de l’œuvre de Cézanne. Dans les œuvres d'art cubistes, les objets sont fragmentés, analysés et rassemblés dans une forme abstraite au lieu d'un objet représenté d'un seul point de vue.

Trois étapes principales :

Petit cubisme (de 1906-1908) : début du cubisme au cours duquel le mouvement est développé dans les ateliers de Picasso et de Braque 

Haut cubisme (de 1909 à 1914) : cubisme analytique

Fin du cubisme (de 1914 à 1921) : cubisme synthétique (introduction de matériaux synthétiques dans l’œuvre)

Les artistes du courant : Georges Braque, Pablo Picasso, Juan Gris, Fernand Léger, Albert Gleizes, Raymond Duchamp-Villon, Henri Laurens, Robert Delaunay

 Quelques œuvres :

Georges Braque, Le Viaduc à L'Estaque, 1908 © Adagp, Paris 2007

Pablo Picasso, Buste de femme, 1907 (Étude pour les Demoiselles d’Avignon) © Picasso Administration

Juan Gris, Le journal, 1916, © Canvas Replicas

Intérêt pédagogique : Cycle 2/3

L’étude du cubisme permet de faire évoluer l’enfant dans l’espace en déconstruisant son point de vue habituel. Il apprendra ainsi qu’il est possible de représenter une personne ou un objet morceau par morceau. Ainsi l’enfant est mis en face du fait qu’il est un tout mais que ce tout est composé de parties : les yeux, la bouche, le nez, la jambe ; de même que les objets qui l’entourent : maisons, jouets, lieux.

Il est possible de faire un lien avec le programme de mathématiques, le cubisme faisant souvent appel à des formes géométriques et à une réorganisation de l’espace.

Type d’activités :

Découper des photos en morceaux afin de les recoller sur une feuille dans un ordre différent, ce qui permet à l’enfant de constituer une œuvre imitant celle des cubistes

Sources :

http://www.le-cubisme.com/oeuvre-art.html

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-cubisme/Cubisme.htm

http://www.canvasreplicas.com/Gris123.htm

Le portrait est la pratique même du peintre, de l’artiste. On retrouve les premières représentations humaines dès la préhistoire. Il consiste à représenter l’être humain, avec réalisme ou de manière déconstruite. Bien qu’uniquement visuel, le portrait peut rendre très sensible la personnalité intérieure du modèle, par de nombreux indices tels que la pose, l’expression de la physionomie, etc. Il peut être réalisé à la peinture ou dans tous les matériaux que la nature et l’industrie offrent : bois, papier mâché, argile, métal, matériaux de récupération, etc.

Les peintres qui en parlent : Ce sont eux qui posent les règles et bases du portrait : Léonard de Vinci, William Hogarth, Sir Joshua Reynolds, Eugène Delacroix, Jean Hélion, Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, ainsi que Jean-Marie Pontévia, philosophe, et bien d’autres.

Quelques œuvres :

Claude Monet, La Liseuse, 1871, © inconnu

Eugène Delacroix, Autoportrait, 1837 © inconnu

Francisco Goya, Saint Pierre, 1824, © inconnu

Intérêt pédagogique : tous cycles

Le portrait étant présent dès les débuts de l’art, l’enseignant peut mettre en lien l’étude du portrait en arts plastiques et l’étude du portrait en histoire des arts.

A travers l’étude du portrait, l’enfant se trouve confronté à la représentation du corps, et particulièrement du visage. Cela touche donc également le domaine de la représentation que l’enfant se fait du corps de l’autre, de son corps, et de sa situation dans l’espace. Il lui permet aussi de travailler l’abstraction, ne pouvant représenter exactement ce qu’il voit.

Type d’activités :

Portrait puzzle : reconstituer un portrait à partir d'une image découpée; mettre un haut et bas de visage différents.

Faire un portrait à la manière de tel ou tel peintre (Warhol, Goya).

Sources :

http://classes.bnf.fr/portrait/artportr/index.htm

http://membres.multimania.fr/recreanet/recre2000/portraits/prehistoire.htm

http://www.grandspeintres.com/